Randonnée à la "Pierre de la Roche"
En forêt de Taintrux, la Pierre de la Roche est un des sites les plus pittoresques du Sentier du Rotary... Les rochers sont équipés pour l'escalade, mais il peut être dangereux de tenter de les gravir par temps de pluie car la roche est alors glissante et la dénivellation importante...
Ce que dit le Ratary Club sur son site à propose de ce lieu :
Magnifique rocher en grés vosgien, la Pierre de la Roche s'élève à 652 m sur une crête boisée qui domine au nord la vallée de Taintrux. C'est un ensemble rocheux de 15 à 25 m de hauteur et de 25 m de longueur à la base. Il est composé de trois énormes blocs détachés l'un de l'autre. Cette roche domine la vallée de Marmonfosse, déformation de "Vallée du Mont des morts". Tout ici rappelle les vieux cultes, organisés à l'époque du Néolithique. Fondés sur les éléments naturels soleil, eau, pierre, ils avaient pour but d'assurer la prospérité de l'année agricole donc la survie des communautés agropastorales. Les archives laissent penser qu'ils ont longtemps imprégné la mémoire collective.
Parvenus au sommet du Rocher Thérèse, cachée derrière le Pin,
nous lit le compte rendu d'un procès en sorcellerie datant de 1602
Un Sabbat à la Pierre de la Roche (1601) extraits de l'interrogatoire par les
juges de Bruyères d'une petite fille de sept ans, Mengette Pivert.
Ces endroits sont souvent devenus des lieux diaboliques sous l'influence de la christianisation. Les rochers remarquables ont accueilli les sabbats, ces assemblées organisées par le Diable et fréquentées par les sorcières. La vallée de Marmonfosse a été le théâtre d'un retentissant procès en sorcellerie en 1602.
Extraits du compte rendu du procès : Ce qu'on apprend du document datant de 1602
(déposition lors du procès en sorcellerie de la jeune fille de 7 ans consignée par un juge de Bruyères...)
Selon ses dires, elle se rendait en ces lieux sur un cheval noir, avec sa grand-mère,
elles suivaient celui qu'elles appelaient "Le Diable", un homme habillé de noir, marchant devant elles...
Lors du sabbat elles mangeaient du pain noir, des galettes de millet et de la viande de boeuf, c'est sa grand-mère qui faisait la cuisine, et elle ajoute qu'on dansait après manger, tandis que la tante Margot jouait de la flute...
Quant au "diable" il frappait la roche avec un bâton de fer, après avoir fait une croix sur l'eau amenée ici pour la cérémonie dans un cuveau de bois... Le but de la cérémonie était de faire venir la pluie !
En ces lieux la symbiose du Minéral (la pierre de grès)
et du végétal (pins et hêtres) se retrouve partout
L'érosion éolienne en ces lieux exposés aux intempéries a sculpté la Roche
et certains visiteurs subjugués y ont laissé un message énigmatique
Nous nous éloignons vers le sud en direction du Noirmont et du Chastel et regardons une dernière fois cette "Pierre de la Roche" si particulière se dressant fièrement au loin...
Arrivés à la Croix de La Bolle nous nous souvenons de ce qui était arrivé
à ce brave Nicolas
Croix Nicolas Labolle
Mais qui était ce Nicolas Labolle né en 1770 et mort en 1797 ? A cette époque, le service militaire se faisait par tirage au sort mais il était possible de s'y soustraire en se faisant remplacer par quelqu'un d'autre que l'on payait pour cela. A ce qu'on dit, Nicolas Labolle devait être un de ces conscrits, partant à la place d'un homme plus riche que lui. Il avait donc touché la grosse somme. Certains ont dû en voir vent, et l'ont attendu au coin du bois... Les hold-up ne datent pas d'aujourd'hui...! Quant à la Croix que les services de l'O.N.F. ont remplacé ces dernières années, elle a quand même tenu bon pendant près de 180 ans, aidant ainsi à perpétrer le souvenir de ce brave Nicolas. (J.Froment)
